Interview du Collectif Recif, pour Uluce

Publié le 25 août 2016 / -

Uluce est une structure interactive comptant 13 faces de toile tendue, créée par le Collectif Recif, en réponse à l’appel à projets étudiants Arts & Technologies lancé par l’association Electroni[k] et également soutenu par Stereolux.
Avant sa présentation à la Salle de la Cité, du 7 au 16 octobre, pour le festival Maintenant 2016, Quentin, Lola & Romain du Collectif Recif, ont répondu aux questions d’Émilie Kerebel, bénévole de l’association Electroni[k].
 

Bonjour Quentin, Lola & Romain,

Pouvez-vous vous présenter ? Quels sont vos parcours ? Qu’est-ce qui vous réunit ?

Quentin : Ce qui nous a réunit, ce sont les affinités naturelles. Avec Romain, nous sommes amis de longue date. Un jour, en bavardant, on s’est dit qu’il serait intéressant de structurer un projet ensemble au vue de nos différentes compétences. Avec Romain et Lola, nous partageons un désir d’expérimenter, ainsi qu’une curiosité pour les approches dont nous ne sommes pas coutumiers.De mon côté, je suis surtout concentré sur tout ce qui relève du sonore. Lors de mes études, j’ai pu étudier le médium sonore de différentes manières, à travers l’approche technique (enregistrement, mixage), musicologique (analyse, composition), musicienne (interprétation, improvisation) et actuellement plus humaine, axée sur la réception du son à travers mes études de musicothérapie. J’explore la musique dans le domaine du handicap avec un public autiste. Cela fait partie de la volonté de notre collectif que de s’ouvrir sur différents publics (Handicap, scolaire…)
Romain : Comme l’a dit Quentin, nos affinités nous ont réunis. J’ai rencontré Lola durant ma première année à l’École de Design. Depuis, on a pris l’habitude d’échanger et de se conseiller sur nos projets respectifs. Il nous semblait alors très naturel de construire des projets ensemble. J’ai un parcours à la fois scientifique et créatif. J’ai commencé des études de physique avant de me lancer dans le design d’interactivité. Dans le projet Uluce, je travaille plutôt sur l’interaction du public avec l’installation, l’électronique et la programmation.
Lola : Pour ma part, j’ai fait une année à l’école de design pour ensuite me spécialiser dans le design graphique à l’AGR. Au sein du collectif je travaille plutôt sur l’univers graphique des projets, ainsi que l’esthétique globale. Pour Uluce, j’ai principalement travaillé sur la construction de la structure. Ce projet m’a amené à acquérir de nouvelles compétences, sur le travail du bois et les bases de la menuiserie, par exemple.
 
 
Comment avez-vous été au courant de l’appel à projets étudiants du festival Maintenant ? Quelles sont les motivations qui vous ont amenées à candidater ?
On venait tout juste de parler de l’idée de se structurer en collectif, on s’est dit : il ne faut pas perdre de temps. Étant tous les trois localisés entre Rennes et Nantes, nous connaissons et apprécions le festival Maintenant. On s’est aperçu de l’existence de l’appel à projet et on a postulé. On était super contents d’avoir été sélectionnés, c’est notre premier projet ensemble.
 
 
Qu’attendez-vous du festival Maintenant ?

Pour nous c’est une occasion de pouvoir rencontrer le public, de voir sa réaction. D’échanger sur ce que Uluce leur fait ressentir.
  
Pouvez-vous m’expliquer votre projet ? Comment est-il né ? Comment fonctionne-t-il ?

Uluce est une structure à taille humaine. Elle s’inscrit dans l’espace. Elle amène les personnes autour d’elle à la toucher. Elle répond aux gestes de chacun par l’émission de signaux sonores et lumineux synchronisés. Uluce est né de notre envie de proposer un objet physique, qui ne soit pas dématérialisé. Nous avions aussi l’envie qu’il soit participatif et que plusieurs personnes puissent se retrouver autour d’elle pour interagir ensemble. Ainsi nous espérons que l’échange humain qui en résultera soit le plus intense possible.
 
 
Avec Uluce, vous alliez le touché et l’ouïe. Pourquoi ?

Nous trouvons intéressant de travailler sur les synesthésies, les technologies actuelles permettent de simuler ce genre d’association sensorielle. Nous pensons que donner une empreinte a la fois visuelle et sonore à la structure, participe à la rendre un peu plus vivante. Uluce est avant tout une structure sensorielle.
 
 
Pourquoi avoir choisi de créer une installation interactive ?

Quentin : Tout simplement parce que l’interactivité était un des critères du cahier des charges de l’appel à projet du festival Maintenant et que nous avions la capacité à nous approprier ce mode d’expression.
Romain : C’est, d’autre part, un des domaines principaux que nous voulons exploiter à travers le collectif.
Lola : L’interaction entre notre travail et l’utilisateur est primordial afin de ne pas amener qu’une dimension contemplative mais d’inviter les personnes à entrer dans notre univers. 
 
 
Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien ? Quel est votre univers de création ? Avez-vous des influences d’artistes en particulier ?

Quentin : Bien des choses ! D’un point de vue sonore, j’aime beaucoup le détournement de sons que j’ai pu enregistrer ici et là dans mon environnement. Chacun de ces sons a une histoire, ils sont localisés précisément, cela donne beaucoup de profondeur dans leur utilisation postérieure.
Romain : Bien des choses également, au niveau de l’interaction et de l’univers graphique. Nous avons créé le collectif en nous donnant la spécificité de faire le lien entre des disciplines variées. C’est également le cas dans nos inspirations.
 
 
Quels sont vos projets et vos envies pour l’avenir ?

On a pleins d’idées ! De l’invention d’instruments de musique adaptés à l’élaboration de petits jeux vidéos, en passant par la conception d’un logiciel de VJING… On espère pouvoir continuer ce projet aussi longtemps que possible !

Quentin, Romain et Lola du collectif Recif
Propos recueillis par Émilie Kerebel