ÉCLIPSE vue par les résidents d’ADSAO

Publié le 10 janvier 2013 /

L’exposition permanente installée dans les murs d’ADSAO le 20 décembre 2012 est le résultat d’un travail long et minutieux d’un groupe de résidents, encadrés par Richard Louvet autour de la photographie. Avec l’exposition comme finalité, cet atelier a permis à Daniel, Emmanuel, Jérémy, Ines et Racine d’explorer le monde de la photographie tout en développement de nombreuses qualités : rencontres et travail de groupe, apprentissage de la régularité et de la concentration, investissement personnel. Ils nous racontent cette belle découverte durant les 4 mois d’expériences.

L’exposition Eclipse à ADSAO.

Séance 1 – Rencontre

20 septembre 2012

Installé dans la salle 15 du foyer ADSAO, Richard Louvet vient nous faire découvrir le projet et présente sa chambre photographique CAMBO. Il invite les résidents à découvrir son appareil photo dit « grand format » car les négatifs utilisés sont de grande dimension (9×12 cm). C’est une reproduction datant de 1980 d’un appareil à l’ancienne. Certains résidents sont intéressés et nous constituons un groupe de participants. Le rendez-vous est pris une semaine plus tard pour démarrer l’atelier.

Séance 2 – Expérimentation

26 septembre 2012

Dans la salle fumeurs du foyer, six résidents se présentent pour participer à l’atelier. Cette séance nous a permis de nous familiariser avec les différents réglages de l’appareil et de réfléchir aux possibilités de mise en scène qu’offre le thème choisi, celui de l’ECLIPSE. Nous avons expérimenté le réglage de la lumière, le positionnement du modèle et nous avons pris des clichés des personnes présentes ce soir-là. Pour mener à bien notre projet, nous choisissons d’aller à une soirée du festival Electroni[k], la Nuit Arts et Sciences du jeudi 11 octobre, qui se déroule au Diapason.

Séance 3 – Prises de vue

11 octobre 2012 – Nuit Arts et Sciences au Diapason

Nous participons à cette nuit en étant à la fois spectateurs et acteurs de la soirée. Nous découvrons le Diapason (espace culturel du campus de Beaulieu) et les différentes expériences mêlant l’art et la science prévues pour cette soirée. Puis, avec Richard, nous mettons en place le matériel pour la séance de prise de vue. Notre mission est d’aller à la rencontre des visiteurs pour leur proposer de poser pour nous, leur parler du projet, prendre leurs coordonnées pour les inviter au vernissage, et bien sûr, d’assister Richard pour les prises de vue. Le public de la soirée est curieux de l’appareillage et de la lumière, une quinzaine de personnes se prêtent au jeu.

Un couple prend la pose sous l’œil du photographe.

Inès et Racine vont au-devant des futurs modèles lors de la Nuit Arts et Sciences.

Un volontaire prend la pose devant l’objectif.

L’hôtesse du lieu (directrice du Diapason) joue le jeu.

Séance 4 – Développement

18 octobre 2012

Conviés dans la salle de restaurant, nous découvrons la chimie du développement photo et les trois produits nécessaires : révélateur, bain d’arrêt, fixateur. Leur préparation est délicate (dosage précis, eau à une température exacte). Développer nos photos nécessiterait une pièce où aucune lumière ne pénètre, le foyer ne dispose pas de ce genre de pièce, nous développons donc à la lumière. Nous utilisons pour cela des outils spécifiques, notamment un récipient fermé dans lequel on peut verser les différents bains de développement sans que la lumière n’abîme les photos. Chaque étape nécessite de l’attention et de la précision pour obtenir une photographie réussie.

Les participants attentifs à la présentation des différents produits chimiques. La précision du développement en 10 leçons.

Emmanuel prend la température de l’eau pour les différents bains.

Rincer, égoutter, nettoyer et faire sécher.

Top Chrono.

« La main dans la sac », pas un brin de lumière pour sortir les négatifs de leur emballage.

Séance 5 – Numérisation des négatifs

14 novembre 2012

Dans un premier temps, nous dépoussiérons manuellement les négatifs des images prises durant la Nuit Arts et Sciences à l’aide d’une poire, puis nous numérisons ces négatifs avec un scanner spécifique et les retouchons sur Photoshop pour enlever toute les traces et tâches liées au développement. Nous conseillons Richard sur les contrastes et la luminosité qui nous semblent intéressantes sur chaque photo, cela donne naissance à des débats entre les partisans d’un fort contraste noir et blanc et ceux préférant laisser ressortir la lumière.

Les photos passées au scanner.

Les négatifs sont dépoussiérés.

 Retouches sur Photoshop.

Séance 6 – Préparation de l’exposition

3 décembre 2012

Pour exposer les portraits dans ADSAO, Richard propose de repeindre certains murs en blanc. Cette activité attire finalement d’autres résidents (Ludovic et Vincent) qui nous aident à optimiser les panneaux d’exposition.

Jérémy, Ludovic et Jules (un bénévole Electroni[k]) préparent les murs.

Jérémy est très minutieux.

Bilan :

Nous sommes à la fois vraiment contents du résultat et très étonnés de ce que cela donne. Nous n’imaginions pas que des photos faites avec un procédé ancien puissent rendre autant de détails.

Ce qui nous a beaucoup plu dans l’expérimentation d’une technique de photographie ancienne, ça a été de voir et d’apprendre tout le coté technique dans la prise de vue, mais aussi le développement et la numérisation.

Pour nous, faire des photos à l’ancienne à l’heure du numérique ne coulait pas de source, nous étions un peu déconcertés de ce choix, mais le résultat montre tout l’intérêt de cette technique par la qualité et la précision des photos réalisées.

La photographie grand format est peut-être oubliée aujourd’hui, mais elle est intemporelle. Nos profils en noir et blanc, semblent comme hors du temps car on n’y trouve pas de détails apparents susceptibles de faire référence à une époque et c’est ce qui nous a plu.

L’exposition finale présentée lors du vernissage du 20 décembre 2012.

Portaits extrait de l’exposition Eclipse.

Cet article a été rédigé par Elsa Henri avec les participants de l’atelier et leur animateur Christian.